le 6000 , c'est facile ...
A peine reposés de notre petit treck de Sorata que l'on en book déjà un autre de 4 jours !
Parcours autour du Condoriri et ascension du Huyna Potosi …
Entourée de ces deux beaux gosses forts, musclés et enthousiastes, je pars l'esprit pas très rassuré après un seul jour de repos … J'ai le sentiment que un de nous trois au moins ne sera pas au top de sa forme (comme cela arrive tous les 15 jours!)
Bingo, 18 août, premier jour, Math plié de douleurs ; heureusement, il n'y a que 2 heures de marche pour atteindre le camps de base, et une balade « optionnelle » nommée Pica Austria.
Nous campons auprès d'une belle lagune, entourée de quelques sommets enneigés mais un vent glacial nous accueille !
Je pars donc seulement avec Wesley gravir ce pic. Qui dit « optionnelle », nous comprenons simple, rapide, sympa, non ?
Ben non. Deux heures de montée raide sous la neige et dans le froid, un pic qui n’apparaît jamais, et quand on est pas prévenus de la difficulté, c'est moins drôle !
Passant donc de 4700 m à 5350 mètres, le temps de 3 clic-clac en haut, de constater que la neige ne s’arrêtera pas pour notre panorama, et nous redescendons hâtivement.
Cela dit, nous ne regrettons pas, malgré le brouillard, on aperçoit une petite dizaine de lagunes.
Laguna Pica Austria
Nous nous levons le deuxième jour avec un temps plus clément (pas de neige, pas de vent), cool.
Les reflets des montagnes dans la lagune nous émerveillent toujours.
En fait, on a marché sous la neige jusqu'à 15H, déjeuné avec des flocons comme assaisonnement, et regardé envieusement les lamas, peu préoccupés de leur habit recouvert d'un tapis blanc.
Mathias de nouveau en forme, nous arrivons au deuxième camps de base avec comme tableau notre ennemi numéro 1 : le Huyna Potosi, 6088 mètres.
Huyana Potosi
J3 : Dès le matin, le sommet nous nargue et nous met déjà la pression.
Mais le temps est parfait, le décor sur lequel nous marchons est volcanique. Nous prenons notre temps au col pour quelques photos...
Une voiture (ok facile mais on n'avait rien demandé!) nous emmène ensuite à un premier chalet afin de récupérer nos équipements pour l'ascencion ; on charge tous ça dans nos sacs (c'est bien lourd) et on grimpe 1H20 jusqu'au refuge situé à 5130 m, dénivelé = 450 mètres!
On entendra plus tard au refuge que d'autres l'on fait en 2 heures, on est confiant, on rigole, on se moque, c'est bon, on est dans la compèt'.
Vue du refuge
Nous sommes 35 personnes à grimper le lendemain venant de 5 agences différentes, le refuge est tout petit, on y confond nos crampons et nos piolets, on se fait rouspéter par nos guides qui ne sont pas très chaleureux, des déchets humains (...) sont éparpillés un peu partout autour du refuge, imaginez l'odeur et l'ambiance, bref, j'ai un peu envie de faire demi-tour.
Une soupe et un plat de pâte à 17h et tout le monde au lit.
Jour J :
Réveil 00h00 pour Wes, 00h30 pour Mathias et moi. Il y a normalement un guide pour 2 personnes, et Wes a été mis avec un autre et ce dernier marche plus lentement (groupe 2...), c'est pour cela qu'ils partent plus tôt !
Petit dèj rapide et quelques nausées pour Mathias (dûes au stress...).
Rappel des règles de sécurité par Carlos notre guide (toujours aussi souriant...), réglage des crampons, une grande inspiration et nous commençons à 1h57.
Après avoir doublé cinq groupes, nous retrouvons Wes qui admirait les étoiles filantes ! Le pauvre, il faisait un pas pendant que son coéquipier en faisait trois (ptit slip). Alors en effet, il a pu admiré ce ciel si près et si éclairé, nous voyons les Yungas au loin où s'animait une série d'éclairs : impressionnant.
A 3h00, nous sommes donc quatre dans notre cordée. Ravis de se retrouvés tous les trois, on se met en mode fusée. Tac tac tac, un pied devant l'autre, notre cerveau est resté en bas et on ne s'accorde pas de pause.
Et donc, nous rattrapons tout le monde et nous nous retrouvons en tête. La dernière heure est carrément vertigineuse, c'est presque de l'escalade.
Arrivés donc au sommet les premiers, à 5h55, tellement rapides que le soleil n'est pas levé. Nous attendrons seulement 20 minutes car le froid est intenable, plus personne ne sent ni ses orteils, ni ses doigts.
Bref, le 6000, c'est facile. Moins de quatre heures d’ascension pour 950 mètres de dénivelé.
(Bon, on se la pète dans cet article mais on est tellement content, excusez-nous ...!)
En redescendant, c'est vrai qu'on se la joue un peu parce qu'on a mis tous le monde à l'amande, donc, on chantonne, on prend des photos, on prend notre temps. Concentration difficile sur la fin, Wes s’emmêle les pieds toutes les 5 minutes et fini biensûr par s'étaler sur tout son flanc gauche ! Pas de casse, juste des rires.
Une petite heure de repos au refuge et il faut de nouveau redescendre jusqu'à la voiture avec nos gros sacs sur le dos.
Retour à La Paz.